les retours d'EXPérience

Interview de Lydie Sosson

Conseillère en économie sociale et familiale, et assistante sociale du travail : une double casquette

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?

J’ai passé mon Diplôme d’Etat de Conseillère en Economie Sociale et Familiale fin 2002, après mon bac médicosocial. J’ai commencé à travailler en janvier 2003 au Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris en polyvalence. En 2016, dans le cadre d’une VAE, j’ai passé mon diplôme d’Etat d’Assistante de Service Social au sein de l’Ecole Normale Sociale. Depuis, j’ai exercé en qualité de CESF et AS (classe exceptionnelle) comme volante sur l’ensemble des CASVP de Paris. Depuis le 15 juillet 2021, je travaille à l’AIPSSIE. J’interviens auprès de 3 entreprises.

Vous avez ensuite validé vos acquis pour devenir Assistante de Service Social…

Du haut de mes 20 ans lorsque j’ai passé mon diplôme, la question de protection de l’enfance me paraissait lointaine. J’aichoisi ce secteur car il est directement lié à la vie quotidienne et touche tous les domaines. En effet, via le budget, nous abordons lelogement, la santé, l’énergie, le budget familial, la scolarité, les loisirs… C’est une formation ciblée sur la gestion de la vie quotidienne, qui permet de travailler sur une évaluation sociale globale de toute la cellule familiale.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?

Je souhaitais surtout consolider mon expérience dans le domaine de la protection de l’enfance. J’assurais déjà lors de mon activité un suivi et un accompagnement pour les femmes durant la grossesse, les personnes vulnérables plus globalement et dans certains arrondissements, j’évaluais des informations préoccupantes qui m’ont été confiées en partenariat avec les assistantes sociales scolaires et les puéricultrices de PMI.

Par la suite, l’accompagnement social des personnes actives a fini par susciter mon intérêt. Les CESF sont soumises au secret professionnel sous le code de l’action sociale et des familles, mais pas sous le code pénal comme le sont les AS. De ce fait, j’ai essuyédes refus en postulant sur des postes d’Assistantes Sociales du personnel et j’ai finalement décidé d’effectuer une VAE afin deppouvoir candidater et mener à terme mon projet professionnel d’accompagner les actifs.

Quelles sont vos missions précises ?

Je travaille en étroite collaboration avec l’Assistante Sociale coordinatrice de l’entreprise, qui coordonne tout le réseau national. Nous travaillons en complémentarité. Cela permet à l’agent de scinder l’accompagnement : nous pouvons travailler autourde la mise en place d’un dossier de Reconnaissance en qualité de travailleur Handicapé auprès de la MDPH, du lien mère enfant et la CESF, ou encore de l’accompagnement dans la résolution des difficultés budgétaires.

Mes missions sont : l’accueil des chercheurs étrangers (accès à une couverture sociale, au logement, droit au compte, renouvellement de passeports talents…), l’accès à la protection sociale de l’ensemble des agents, l’accès au logement etaux dispositifs pour les agents, ou encore consolider la veille sociale de l’entreprise.

Je propose aussi de l’accompagnement budgétaire, du simple conseil, notamment pour effectuer le choix d’une mutuelle ou réduire certaines dépenses, à un travail plus approfondi sur le budget. Mon diplôme de CESF et mon expérience professionnelle m’ont permis d’acquérir une aisance et d’effectuer une expertise budgétaire pour parler du budget avec les personnes que j’accompagne dans le cadre d’une relation de confiance.

Après évaluation de la situation familiale avec les agents, j’étudie leurs potentielles ouvertures de droits (allocation logement, prime d’activité, chèque énergie, CESU garde d’enfant…), et je fais appel aux positifs de droits commun et aussi aux dispositifs internes à l’entreprise.

Je leur propose des solutions pour régler leurs charges (dettes, assurances, énergie, téléphone…). Sans juger le style devie ni les dépenses, le but est ici d’évaluer les habitudes de consommation en listant les charges incompressibles et compressibles, et de réduire ces dernières en sensibilisant les salariés accompagnés sur certains points de vigilance (crédit à la consommation,tabac, alcool ou autres addictions).

Je peux être amenée à solliciter des fonds d’aides pour le règlement de charges exceptionnelles et imprévisibles, mais également solliciter des dispositifs tels que le dossier de surendettement de particuliers auprès de la Banque de France ou le Fonds de solidarité logement. Je fais un travail de prévention, notamment avec les partenaires type mutuelle ou prévoyance pour proposer aux agents des contrats adaptés à leurs besoins et à leur budget, et organise également des forums pour sensibiliser les salariés à la souscription de ce type de dispositifs. Par exemple, certains agents titulaires ne savent pas qu’au-delà de 90 jours d’arrêt maladie, un agent passe en demi-traitement. La souscription d’un contrat prévoyance permet d’anticiper ce type de situations. Un travail approfondi sur le budget permet aux agents de retrouver un pouvoir d’achat.

Ce qui vous plaît le plus ?

Le travail en complémentarité avec l’Assistante Sociale, le travail de partenariat avec les différents organismes (bancaires, assurances, mutuelles, logement…) et tout le maillage existant autour de ces structures. J’aime travailler pour des personnes ensituation d’emploi qui ont besoin d’être soutenues et accompagnées.

Si je devais résumer ma mission : accompagner les personnes qui se retrouvent en difficulté pour retrouver un équilibre et un bien-être budgétaire, les aider à trouver un logement ou à s’installer en France… Tout cela permet d’envisager leur emploi avec plus desérénité et plus d’efficacité.